Algues bleues, étangs rouges et mortalité

Cet été, plus que les années précédentes, en raison de la chaleur, des proliférations d’algues vertes, bleues, rouges, jaunes, brunes ont été observées dans les eaux douces un peu partout en Europe. Des risques pour la santé humaine sont parfois apparus. Les responsables sont souvent des cyanobactéries plus connues sous le vocable d’algues bleues.

Durant l’été , certains plans d’eau douce, des rivières chauffées par le soleil ont pris différentes couleurs, du vert au rouge, en passant par le brun, l’ocre et le bleu. Des chiens sont morts après s’être baignés dans des rivières. Les toxines sécrétées par ces algues sont-elles responsables de ces risques nouveaux ?

Les Cyanophycées sont des organismes vivants que, pour simplifier, nous situerons entre les bactéries et les plantes. Ces organismes ne possèdent pas de noyau véritable, n’ont pas de reproduction sexuée et sont porteuses de chlorophylle et d’autres pigments, ce qui fait que ces « algues bleues » peuvent, en colonies, donner des colorations diverses à l’eau. Les cyanophycées sont omniprésentes, à la fois géographiquement (latitude) et dans des milieux variés (y compris terrestres).

Ces organismes possèdent d’autres originalités : ils sont capables de fixer l’azote atmosphérique et de le transformer en ammonium ou en nitrates. Cette production d’azote assimilable par les plantes est, par exemple, mise en évidence en riziculture: une cyanobactérie du genre Anabaena fixe l’azote atmosphérique, qu’elle transforme en nutriments. En fin de saison, les cyanobactéries meurent et libèrent les sels nutritifs pour le riz.

Une autre originalité est la coloration de l’eau: la Mer Rouge doit son nom à des blooms de cyanobactéries contenant un colorant (phycoerythrine). Les flamants roses tiennent leur couleur d’une autre (Spirulina sp.) et le phénomène de « rougissement » d’étangs, connu sous le nom de « sang des bourguignons », trouve son origine dans la prolifération de Planktothrix rubescens.

Le développement des algues provoque des déficits drastiques en oxygène qui peuvent entraîner des mortalités de poissons.
Beaucoup de questions demeurent en suspens : d’abord une connaissance très partielle de ces cyanobactéries, tant sur les espèces que sur leur biologie, leur écologie, que leur rôle toxique. Le seul conseil que l’on puisse donner est d’éviter de laisser boire à des animaux des eaux colorées et de les laisser s’y baigner. Il en va de même pour les humains !

D’après Gérard Masselot Hydrobiologiste
Docteur es Sciences
Ingénieur Ecologue
Attaché au Museum National d’Histoire Naturelle Paris
Expert au Comité Français de l’UICN (gestion des écosystèmes)

Gérard Masselot

2 comments

  1. L’article fait peur, que peut-on faire pour agir oxygénée changement d’eau faire baisser la température de l’ombre sur le bassin merci pour les réponse

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