Constitution d’un filtre biologique 

De quoi est constitué un filtre biologique ?  

La réponse est simple : il est constitué d’un conteneur et d’un contenant ou, si vous préférez, d’un médiat de filtration. 

Il y a cinq types de filtres biologiques :

1. Les filtres statiques ou, comme l’indique leur nom, les médiats de filtration ne bougent pas ;  

2. Le Moving bed dans lequel les médiats de filtration sont en mouvement perpétuel ; 

3. Le filtre anoxique, une variante utilisée rarement en bassin de jardin ; 

4. Plus étonnant, le bassin lui-même ; 

5. Enfin, les combinés mécanique et biologique.   

Remarque concernant les médiats de filtration  

Tous les médiats de filtration finiront par se coloniser, cela fait partie de l’ordre et du désordre de l’univers. En effet, tout élément finit un jour par se désagréger. Restera à savoir en combien de temps ce phénomène se déroulera. 

Pour ce qui est des médiats de filtration, nous recherchons un médiat qui se colonisera rapidement afin de dégrader les matières organiques du bassin, cela, dans le but d’accélérer au maximum le cycle de l’azote.  

En effet, comme nous l’avons vu dans le cycle de l’azote, les deux premiers stades de ce cycle sont toxiques, voire très toxiques pour les poissons qui peuvent mourir dans le cas d’une situation extrême.  

Lorsque les médiats sont colonisés, vous pourriez penser que c’est fini. Que nenni !  

Comme en cas de traitement effectué après l’apparition des parasites, ou consécutivement à une attaque bactérienne, selon le type de traitement, vous pouvez tuer partiellement, voire totalement, vos colonies de bactéries. Dans ce cas, vous risquez aussi de détruire votre filtre, et vos poissons par la même occasion !  

Les bactéries de votre filtre sont essentielles au bon fonctionnement de votre filtration et à la bonne santé de vos poissons. 

Je vous présenterai une solution pour remédier à ce problème.  

Bien entendu, nous ne cherchons pas à désagréger les minéraux qui se seraient glissés par mégarde dans la filtration !  

Force est de constater que le choix du médiat de filtration est très déterminant pour le bon fonctionnement de votre bassin car il doit pouvoir se coloniser rapidement et, par définition, être le moins énergivore possible. 

Mise en garde  

Comme je l’ai dit au départ, tous les médiats finissent par se coloniser, le premier étant le bassin lui-même ! 

Un bassin est un milieu naturel et il faut accepter qu’il contienne des algues.  

Vous devez savoir qu’un bassin sans algues est un bassin malade ! 

C’est pourquoi, ne nettoyez pas le fond à l’aide de brosses dures. Vous éviterez ainsi d’enlever le biofilm qui s’est créé. Celui-ci est une partie importante de votre filtration.  

Cela dit, vous pouvez aspirer les déchets en surplus mais, surtout, n’essayez pas de donner un aspect neuf à votre bâche ou polyester car vous commettriez une grave erreur ! 

Avec une sous-filtration, un bassin peut se comporter parfaitement pendant, parfois, plusieurs années d’affilée sans que vous rencontriez un seul problème spécifique.  

Cependant vous devez savoir que la situation se dégradera certainement pour vos poissons. Inévitablement, avec le temps ou suite des ajouts de nouveaux pensionnaires, vous rencontrerez des problèmes.  

Il ne faut pas grand-chose pour rompre un équilibre, la simple croissance d’un arbre proche du bassin peut tout changer dans son comportement. 

Surtout, faites très attention aux « conseilleurs » dont le bassin fonctionne « sans problème » depuis pas mal de temps ! 

Généralement, ce genre de personne ne dira pas quand elle aura des ennuis avec son bassin. 

A première vue, un bassin est simple à gérer, pourtant des problèmes complexes peuvent survenir rapidement.  

En effet, l’entretien d’un bassin nécessite que vous preniez en compte une série de détails importants, le premier étant d’équiper votre bassin d’une filtration performante et bien dimensionnée.  

Le filtre statique  

Il y a deux types de filtres statiques  :

1. La cuve de filtration  

2. Le filtre à douche ou Trickle filter   

La cuve de filtration  

Une simple cuve peut faire l’affaire. Vous trouverez toutes sortes de modèles sur le marché . Le plus courant est le multi-chambre, comme vous pouvez le voir dans l’exemple ci-dessous. 

Souvent les filtres multi-chambres sont en polyester de faible capacité en médiats de filtration  

Les médiats de filtration sont des supports bactériens. Il est donc important d’avoir une bonne capacité pour ce type de support.  

Ce type de cuve doit comporter des vannes de purge, importantes pour le nettoyage des supports bactériens. Ce type de filtre peut combiner la filtration mécanique fabriquée principalement à base de brosses et de compartiments biologiques.  

Dans certains cas, le filtre à grille sera même inclus dans le prix ! 

Il existe pas mal de filtres biologiques de très petite taille ; ceux-ci peuvent convenir pour de très petits bassins mais, en aucun cas, pour des bassins peuplés de koï (voir les exemples ci-dessous) 

Le filtre bidon 

J’ai longtemps utilisé les filtres bidons. Ils avaient l’inconvénient d’exploser lorsqu’ils se colmataient. Ce phénomène était dû à la pression de la pompe ! 

Le cubi filtre 

Après mûre réflexion, j’ai opté pour le « cubi filtre », plus économique. Celui-ci est un des musts, il a une contenance de 1000 litres. Il peut convenir aussi bien en mode pompage qu’en mode gravitaire. Il est donc idéal pour les bricoleurs. Ce filtre se décline en une seule ou en plusieurs cuve(s).   

Le filtre à douche ou « trickle filter »   

Le filtre à douche est simple de conception : on crée une douche au sommet des cuves et celle-ci asperge les médiats de filtration.  

  

Ce type de filtre biologique a comme inconvénients d’être bruyant et de provoquer une production de nitrates. Cela dit, son efficacité est redoutable ! 

L’idéal est de le placer dans un local pour en limiter le bruit et pour ne pas subir les variations de températures, surtout au printemps et en automne.  

Si vous le placez à l’extérieur, il est conseillé de l’arrêter dès que la température nocturne passe sous la barre des 10° C. Sans cela, ce type de filtre refroidira rapidement votre bassin.   

Autre inconvénient : il est énergivore car il faut monter l’eau à son sommet.  

Le filtre a douche est disponible aussi bien en PP (polypropylène) qu’en polyester. Si vous êtes bricoleur, vous pouvez le réaliser simplement en acier inoxydable à l’aide de caisses ajourées.   

Le mouving bed 

La Cuve bio Moving Bed est destinée à accueillir des médias de filtration type Biocarrier KNS ou ECOPOND CHIPS.  

Installée après le pré filtration mécanique, cette filtration biologique est parfaitement adaptée pour s’accoupler avec le tambour. 

Une fois en eau, un diffuseur EPDM installé dans le fond de la cuve permet aux médias d’être oxygénés et mis en mouvement par l’air qui y est injecté.  

La colonisation de vos médias de filtration permettra la dégradation de l’ammoniaque et des nitrites de manière extrêmement efficace. 

Le seul problème avec ce type de filtre est sa lenteur de colonisation !  

Une fois colonisé, c’est un très bon filtre biologique mais, malgré tout, avant de le placer, je vous conseille de placer une cuve de tapis japonais.  

Les filtres combinés  

Il y a plusieurs sortes de filtres combinés : 

1. Les multi-chambres  

2. Le filtre à sable  

3. L’écumeur  

4. Les filtres à granules basse pression (BubblebBead Filter) 

5. Le filtre à Beads 

Les multi-chambres combinés 

Ce type de filtre combine à la fois le filtre mécanique et le multi-chambre. 

Il est souvent associé à un filtre biologique de type Moving bed ou tapis Japonais 

Dans certaines versions, ce type de filtre peut être utilisé pour filtrer de très grands bassins. 

Le filtre à sable  

Le filtre à sable est surtout utilisé pour les piscines.  

Quelques passionnés de KOÏ l’utilisent pour obtenir une eau très limpide. 

Pour ce faire, le filtre à sable ne peut s’utiliser qu’à partir d’une eau déjà filtrée, donc il se place après le filtre principal. 

Pour l’amateur chevronné, c’est le nec plus ultra en matière de filtration.  

Le principe réside dans le fait que l’eau entrant dans le filtre va créer une surpression à l’intérieur  (de 0.85 à 1 Kg/cm². Cela explique l’installation d’un manomètre au-dessus de la cuvette pour pouvoir surveiller le bon fonctionnement du filtre. 

Le sable à quartz retient alors les petites particules en suspension.  

Ce filtre peut être un bon complément dans la panoplie de filtres pour éliminer les MES. 

L’écumeur  

Le principe de fonctionnement 

Une pompe amène l’eau dans la cuve. Ensuite, une injection d’air se fait par un venturi dans le bas de la cuve. Au-dessus de la cuve, on trouve toute une série de petits tubes par lesquels les bulles peuvent passer en emportant les impuretés. L’eau sale est ainsi évacuée.  

Ce type de filtre est souvent utilisé lors de concours pour filtrer l’eau des bacs d’exposition. 

Ce filtre a pour avantage de maintenir une oxygénation importante de l’eau. De plus, il fonctionne sans produits chimiques ni matériaux de filtrage. L’entretien est quasi nul ! 

Un UV peut être incorporé afin de multiplier les effets bénéfiques du système. 

Bon à savoir : 

L’eau extraite du filtre est excellente pour l’arrosage des plantes. Donc, si vous utilisez ce type de filtre, récupérez-la absolument. 

Il existe deux filtres de ce type sur le marché : 

Une cuve de 20 litres qui doit être alimentée par une pompe de 1500 l/h, et qui injecte 2000 l/h d’air dans l’eau. 

Une cuve de 65 litres qui doit être alimentée par une pompe de 3000 l/h et qui injecte 3500 l/h d’air dans l’eau. 

Conseil : l’exigence des performances de la pompe doit être supérieure aux chiffres indiqués, cela pour donner suite aux pertes de pression au niveau de l’aspiration d’air.  

Le bassin 

Trop souvent oublié, le bassin lui-même est un filtre ! 

Après la mise en eau, avec le temps, un biofilm se crée dans la  partie immergée. Des algues y verront le jour.  

Que faire pour avoir ce biofilm ?   

Rien, ce biofilm viendra tout seul. Il est très important de le préserver ainsi que les petites algues car tous deux contribuent beaucoup plus que l’on ne croit à la filtration du bassin. De plus, ce biofilm servira de pouponnière à toute une faune. 

Comme je dis toujours : « Un bassin sans algues est un bassin malade« . 

Filtre anoxique 

Ce type de filtre n’est pas d’application pour le bassin. Il est trop difficile à mettre en œuvre d’une part, et trop dangereux à l’utilisation, d’autre part ! 

Le principe en est simple, à première vue : une cuve de mouving bed fait l’affaire. Il suffit de couper le bulleur qui fait bouger les médiats de filtration et vous obtenez un filtre anoxique. Sous les médiats de filtration va apparaître un biofilm qui va consommer l’oxygène dissous de l’eau. Ensuite, une prolifération d’anaérobies vont consommer les nitrates. 

Super ! me direz-vous, mais il se fait que les anaérobies sont des pathogènes. Si vous commettez la moindre erreur de manipulation lors du nettoyage de la cuve, vous aurez une catastrophe sanitaire dans votre bassin !  

Le bénéfice risque est très défavorable pour ce type de filtration.

Les combinés mécanique et biologique   

Le principe est le même que pour le filtre à sable, si ce n’est que le sable est remplacé par des billes de plastique.  

Ce filtre contient des milliers de billes de plastique de 3x5mm. Vu leur flottabilité, les billes vont se loger dans le haut du filtre. Cette masse de billes constitue le support bactérien ainsi que la partie biologique du système. 

Les particules fines restent également accrochées à ces billes, donc il y a également une action mécanique. 

Une injection d’air est faite au centre du filtre afin d’augmenter l’activité bactérienne. 

L’idéal est de placer une filtration mécanique en amont de ce filtre. Par exemple : un préfiltre à grille, un filtre à tambour ou un multi-cyclone. Le dernier est le plus souvent utilisé. 

Ces filtres peuvent également se compléter par un UVC intégré en option. Il est possible de se le procurer avec un nettoyage manuel ou automatique. 

La phase de nettoyage consiste à actionner une série de valves et de vannes. Observez bien les dessins illustrant l’état des différents clapets d’admission ou de sortie.  

Ci-dessus, vous pouvez découvrir le filtre en phase finale de nettoyage. Comme vous l’aurez compris, ce type de filtre est très facile à entretenir, les modèles de haut de gamme particulièrement, étant donné qu’ils sont complètement automatiques.  

Avec ce filtre, vous bénéficierez d’un confort d’utilisation indéniable !    

Filtre à Beads 

Ce filtre fonctionne en pression; ceci implique une pompe puissante et très énergivore ! 

Le sable est remplacé par des billes qui servent de support bactérien.

Il est nécessaire de placer une préfiltration mécanique avant ce filtre. 

Un manomètre complète l’installation, celui-ci indique le moment du nettoyage par la manipulation d’une vanne.  

Ce type de filtre est un bon complément à une filtration classique car il permet d’éliminer les MES dans le bassin. Il permet une filtration mécanique allant jusqu’à 5µ. 

Ce type de filtre seul n’est pas conseillé pour un bassin à koï.